Cérémonie des vœux 2024

19 janvier 2024 | Cérémonie

Plus de 350 personnes étaient présentes ce mercredi 18 janvier 2024, au complexe sportif Daniel Feite, à l’occasion de la cérémonie des vœux de la ville.

Un diaporama illustrant les visites officielles a été diffusé, avant que Patrice Marini, 1er adjoint de la ville, n’ouvre la cérémonie. Après avoir lancé la vidéo rétrospective de l’année 2023, il a invité le Maire du CME, les élus du Conseil Municipal, et Monsieur le Maire Serge De Carli à le rejoindre sur scène.

À l’occasion de son discours, Serge De Carli a tenu tout d’abord a salué 
au vu des conditions météorologiques le travail des agents municipaux, intercommunaux et départementaux travaillant sans relâche depuis 48 heures pour sécuriser et pour dégager les axes principaux de notre territoire. Il est ensuite revenu sur les événements marquants de l’année 2023, avec une pensée particulière pour les agents du service public communal. « Quoiqu’il en soit, la gestion rigoureuse de la ville, comme le travail mené pour la prise en charge des dépenses assumées par la commune après les émeutes, nous permettent d’envisager l’avenir avec prudence et sérénité mais aussi avec une détermination réaffirmée pour améliorer la vie des gens » dira-t-il pour conclure en citant diverses pistes concrètes (l’intégralité du discours est disponible ci-dessous).

Avant que le premier adjoint n’invite les convives à partager un moment de convivialité animé par le groupe Magic Fanfare, Serge De Carli a remis à Philippe Buttay, qui a siégé 24 ans au Conseil Municipal, la médaille d’honneur des élus pour 20 ans d’engagement.

Discours des vœux du Maire
18 janvier 2024

Madame la Députée,
Madame la Sénatrice, Conseillère Régionale,
Mes chers collègues du Département,
Chers collègues de l’agglomération du Grand Longwy et Chers collègues maires,

Mesdames et messieurs, en vos grades et qualités,

Chers Saint Martinoises, Chers Saint Martinois,

Chers amis,

Je veux commencer mon propos par des remerciements. Oui, merci à chacune, à chacun d’entre vous, d’être présents ce soir.
Les conditions météorologiques de ces deux derniers jours ont évidemment compliqué nos déplacements et, en conséquence, je mesure l’effort ainsi consenti pour être là ce soir et l’apprécie fortement. J’excuse d’ailleurs le Sous-Préfet retenu comme vous l’imaginez mais qui devait être présent parmi nos ce soir.

Je veux saluer le travail des agents municipaux, intercommunaux et départementaux qui, ces 48 dernières heures, n’ont pas ménagé leurs efforts pour permettre de garantir des conditions de circulation les meilleures possibles. Ainsi, ils ont tourné durant la nuit pour sécuriser et pour dégager les axes principaux de notre territoire. Par leur action, ils font la démonstration de l’engagement sans faille des services publics de notre pays.

J’aurais l’occasion d’en dire un mot tout à l’heure.

Leur travail nous permet d’avoir, ce soir, malgré les difficultés, une présence nombreuse.

Une présence chaleureuse. Une présence que j’espère, pour chacune, pour chacun d’entre vous, heureuse.

Avec la santé, c’est là tout ce que je vous souhaite pour cette nouvelle année : du Bonheur!

Ce bonheur, il pourra être professionnel, il pourra être personnel.
Je vous souhaite en tout cas de pouvoir le partager avec d’autres.

« Le bonheur est la seule chose qui se double si on le partage »
Nous devons cette maxime à Albert Schweitzer, Prix Nobel de la Paix.

La paix.

Difficile de ne pas débuter mon intervention par des vœux de paix et d’amitié entre les peuples.

C’est un souhait qui, face aux bouleversements du monde auxquels nous assistons, prend, en effet, une dimension toute particulière.

Aujourd’hui, 108 millions de personnes ont été déplacés à travers le monde du fait de violations des droits humains.
C’est un chiffre en très forte augmentation. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, constatait que le monde est en train d’échouer à remplir ses engagements pour protéger les civils.

Que ce soit à Gaza, que ce soit en Ukraine, que ce soit au Yemen, aucun continent n’est épargné.

Nous ne pouvons pas accepter que le terrorisme, que la violence, que la vengeance constituent désormais les seules perspectives de relations entre Etats, avec le risque d’une escalade mortifère qui impacterait les populations, bien au-delà de ces seules zones de conflits.

N’avons-nous pas retenu l’enseignement de ce que l’Histoire a produit, tandis que nous célébrerons cette année, en France, sur nos côtes normandes, les 80 ans du débarquement ?

La violence n’est jamais la solution !

La violence engendre toujours davantage de violence encore et n’apporte que malheur et désespérance aux populations civiles, hommes, femmes et enfants, innocents, qui en sont les principales victimes.

Après l’inqualifiable acte terroriste commis par le Hamas le 7 octobre dernier, que toute personne attachée aux valeurs d’humanité se doit de condamner, la catastrophe humanitaire à Gaza en est un terrible exemple. Seule une solution pacifique consistant en l’installation de deux Etats souverains, une solution permettant la reconnaissance et le respect des droits du peuple Palestinien, une solution s’appuyant sur les résolutions du droit international, pourra conduire au renouveau de la paix dans cette partie du monde.
Le même constat peut être fait en Ukraine. Il ne pourra pas y avoir de résolution de ces conflits par une solution militaire et armée.

La France, forte d’une diplomatie parmi les plus élaborées au monde, a un rôle majeur à jouer. En toute humilité, c’est le sens de l’appel que nous avons voulu porter collectivement, élus, associations, citoyens, en répondant au rassemblement pour la paix et pour un cessez-le-feu immédiat à Gaza, qui s’est tenu à Longwy-Haut, il y a quelques jours.

Nous devons, dans nos responsabilités, encourager tout ce qui peut concourir à la paix.

J’en fais le vœu pour 2024 : que le monde s’apaise et que la paix revienne.

« Je continuerai à parler de paix, même au milieu d’une guerre.
Je continuerai à croire, même si tout le monde perd espoir.
Je continuerai à aimer même si les autres distillent la haine.
Je continuerai à construire même si les autres détruisent.
Je continuerai à crier, même si les autres se taisent. »

Ce soir, je fais miens ces mots de l’abbé Pierre. Ils sont ceux de la résistance, ils sont ceux de l’action et par là même ils sont ceux d’un indicible espoir.
Dans un monde empli d’incertitudes, alors que « le pire est devant nous » d’après une déclaration ministérielle, ces mots résonnent comme une boussole qui doit constamment guider notre action.

Le Président de la République dressait, mardi soir, le cap qu’il souhaite fixer pour notre pays.

Dans le propos présidentiel, j’ai entendu le mot réarmement, et ceci, à plusieurs reprises.

Personnellement, j’aurais préféré que le Président nous parle de partage, de services publics et de progrès social.

L’héritage de la Résistance et du Front populaire, fidèle à l’esprit des lumières et à celui de la Révolution , s’est traduit par 30 années de progrès économique, de progrès social, de progrès humain dans notre pays. Nos grands services publics, en particulier celui de l’Education, de notre École Publique Laïque, celui de la protection sociale et de notre sécurité sociale, ont, indéniablement, favorisé une plus grande égalité des chances et un véritable progrès humain.

Au sortir de la guerre, dans une France exsangue, le Conseil National de la Résistance avait décidé de mesures garantissant le triptyque de notre République : la liberté, l’égalité et la fraternité.

Il est regrettable que, pour réarmer la France, au travers de réformes impopulaires, selon ses propres termes, le Président de la République détricote ce qui constitue le socle d’une société fondée sur le progrès et sur la solidarité.

Nous le voyons aujourd’hui, en encourageant une société fondée sur la concurrence, sur le profit, en brutalisant les faibles et en protégeant les forts, la République ne peut que se diviser.
Et une République divisée est une République abîmée.

En 2023, nous avons douloureusement vécu ce que peut produire une société qui n’a plus de cap partagé.

Mont-Saint-Martin a eu à affronter des évènements terribles, irrationnels.

Je veux en dire un mot.

Bien sûr, au départ, il y a une tragédie avec la disparition d’un jeune, le jeune Nahël à Nanterre.

J’ai eu l’occasion de rappeler l’urgente nécessité à recréer du lien entre les forces de l’ordre et les jeunes dans les quartiers. Nous prenons notre part sur le sujet avec une présence forte de nos services sur le terrain et la création récente de deux postes d’ASVP, qui travaillent à améliorer encore la prévention, ceci en lien avec les forces de l’ordre de l’agglomération que Monsieur le Sous-Préfet et Madame le Préfet tentent de pérenniser.

Mais je veux croire que les racines sont plus profondes. Comment imaginer d’autres conséquences à un mal qui ronge notre vivre-ensemble ?

Au lieu de traiter la pauvreté qui se mue en misère, la désespérance qui ronge et meurtrit les quartiers populaires, les pouvoirs qui se sont succédés n’ont eu pour seule réponse qu’une stigmatisation plus forte d’une partie de la population.

Dans le même temps, au nom d’une austérité érigée en dogme, on a pu constater l’affaissement des services publics de la République, la compression des finances communales – je rappelle que Mont-Saint-Martin est, par exemple, sortie des dispositifs DPV, soit une perte de 500 000 euros qui servaient l’investissement et le développement de la commune-, l’asphyxie du tissu associatif pour lequel la ville verse encore 1 million d’euros par an dans un contexte budgétaire contraint. Tout cela participe à nourrir un sentiment d’abandon d’une partie de la population, particulièrement de notre jeunesse. Je sais les efforts déployez par Monsieur le Sous-Préfet pour que cette injustice concernant la DPV soit réparée.

Ceux qui répètent à l’envie que l’argent aurait coulé à flots dans ces quartiers, dits QPV, grâce à la politique de la ville, se trompent effrontément.

Certes, des efforts importants de rénovation urbaine et d’équipements ont été réalisés sous l’impulsion des municipalités. Je ne reviendrais pas sur la politique menée dans cette ville qui, depuis 47 ans, s’attache à faire tomber des murs, à ouvrir des portes et à implanter toujours plus de services là où les populations en ont le plus besoin.

Pour qui se souvient de ce à quoi ressemblait la ZUP, il faut constater que l’ANRU a a été une étape indispensable, bénéfique même, pour Mont-Saint-Martin. C’est pourquoi, aujourd’hui, j’en appelle à un acte 3 pour finaliser ce qui a été entrepris.

Ceci ne peut cependant suffire à répondre aux problèmes auxquels sont confrontés les travailleurs et les jeunes de ces quartiers : le chômage, la précarité, la pauvreté.

J’ai eu l’occasion de redire cela à madame la Ministre de la Cohésion des Territoires, Dominique Faure, et au Président de la République, lorsque je les ai rencontrés, ici, ou à Paris, après les émeutes.

Le combat que je mène dans cette ville depuis bientôt 35 ans, je ne l’ai pas oublié. Il m’anime depuis toujours et je sais que c’est aussi ce que les équipes qui m’entourent ont profondément ancré en elles.

A Mont-Saint-Martin, nous menons le combat pour une vie empreinte de justice et d’équité, quelque soit le quartier où l’on réside. Une ville qui, depuis toujours, mène des politiques qui reposent sur la fraternité, une ville qui met au cœur de ses choix et de ses priorités, le citoyen, la solidarité et la fraternité.

A Mont-Saint-Martin, nous connaissons l’importance des services publics. Nous savons aussi quel formidable investissement cela représente. C’est pourquoi, quand nos bâtiments ont été attaqués, pas une seule seconde, nous n’avons hésité à tout reconstruire. Je rappelle que cela s’est fait tandis que nous étions à peine remis d’une cyberattaque de grande ampleur.

Aussi, je voudrais, ici, que nous prenions le temps de saluer le travail remarquable qui a été accompli par les agents du service public communal pour que, dans un temps record, nos bâtiments soient remis sur pied. Cet exploit, je pèse mes mots, a été remarqué jusque dans les plus hautes sphères de l’Etat, et je peux vous dire que, désormais, la ville de Mont-Saint-Martin résonne très loin, jusqu’à la capitale, comme une ville où le Service Public a fait la preuve de son efficacité avec valeur d’exemple.

Cela a été possible grâce à une mobilisation de tous les élus, élus dont le travail a été facilité par des agents engagés, allant parfois jusqu’à renoncer à leurs congés d’été.

Madame la Directrice Générale des Services, ma Chère Elise, je sais le travail que vous accomplissez avec vos équipes, et à travers vous, je veux redire, à tous les agents, l’expression de ma profonde reconnaissance et de mon soutien indéfectible pour leur engagement.

Je n’oublie pas, Monsieur le Sous-Préfet, là encore, qui, joue un rôle important avec Madame Le Préfet, Françoise Soulliman, elle qui, depuis son installation le 22 août dernier, est déjà venue 8 à 9 fois fois sur Mont-Saint-Martin.

Je peux parfois être sévère avec l’Etat quant au traitement qu’il réserve aux collectivités locales, lorsqu’il affaiblit celles-ci en transférant des charges qui ne sont pas compensées. Mais je sais aussi saluer sa présence, à nos côtés, dans les moments difficiles, comme nous avons eu à traverser. Une forme « d’en même temps » pourraient penser certains.

Si cet épisode douloureux est derrière nous, il aura grandement contraint le travail de la municipalité durant l’année 2023 avec un budget sérieux, adopté en Mars, mais qui n’aura jamais, et pour cause, vraiment pu entrer dans la vie des gens.

Par ailleurs, il nous reste des combats à mener. Je pense évidemment à la question assurantielle qui crée aujourd’hui une incertitude, pour ne pas dire une angoisse, supplémentaire. Je lancerais donc, dans les prochains jours, un appel à toutes les collectivités concernées pour qu’une solution soit rapidement trouvée, qu’elle repose sur le système actuel qui aura un coût certain pour ces collectivités, ou qu’elle consiste en un système innovant, coopératif, que je proposerais à mes collègues élus.

Quoiqu’il en soit, la gestion rigoureuse de la ville, comme le travail mené pour la prise en charge des dépenses assumées par la commune après les émeutes, nous permettent d’envisager l’avenir avec prudence et sérénité mais aussi avec une détermination réaffirmée pour améliorer la vie des gens.
– En continuant d’être exigeant sur le cadre de vie de nos concitoyens pour une ville plus propre et en installant une nouvelle et vraie signalétique de notre ville.
– En favorisant la transition écologique de la ville avec de l’écopaturage, la plantation d’arbres ou, après une première tentative infructueuse, la relance du projet de maraichage.
– En luttant contre la désertification médicale : je veux saluer l’inauguration d’un nouveau centre de formation pour les infirmières il y a quelques jours qui va permettre de faire face aux difficultés de recrutement de l’hôpital dans ce domaine et ainsi pérenniser les postes d’infirmières. J’ai entendu également le Président de la République insisté sur les problèmes de logement des professionnels de santé et je veux redire que nous avons, dans notre ville, les ressources pour pallier cette difficulté, pourvue qu’elles soient financées par tous les partenaires,
-En continuant à encourager l’émancipation par l’éducation avec une attention particulière portée aux conditions dans lesquelles les enfants accèdent au savoir.
– En encourageant les moments de partage et d’émotion avec une programmation culturelle éclectique et ambitieuse. En 2024, tous les spectacles proposés par la ville ont rencontré un succès sans conteste. C’est là un marqueur fort de notre commune que nous souhaitons préserver. Je souhaite,par ailleurs, que, durant les beaux jours, l’amphithéâtre du parc Brigidi puisse être un lieu de rencontres autour de cette programmation culturelle.
– En participant à la construction d’une Europe forte et unie. C’est, là, le sens de notre action, menée avec les communes d’Aubange et de Pétange, depuis des mois, pour un territoire co-construit et fondé sur des relations équitables.
Enfin, vous savez la relation particulière que notre ville entretient avec l’histoire Olympique. C’est évidemment une grande souffrance, pour tous les saint-martinois, de voir leur champion olympique, Steven Da Costa, écarté des Jeux Olympiques qui se tiendront à Paris l’été prochain.

Mais cet évènement sera, pour nous tous, l’occasion d’initiatives autour du sport dans une ville qui dispose désormais du label ville sportive

Chers amis, je sais les incertitudes qui nous occupent, je sais les craintes en l’avenir, je sais les difficultés éprouvées. Malgré cela, à cause de cela, je veux répondre avec vous aux défis qui nous font face par l’action, par l’échange, par l’ouverture vers l’autre, en portant très haut nos valeurs de partage et de solidarité. Nous aurons d’ailleurs l’occasion d’échanger ensemble lors des réunions publiques que nous allons reprendre dans les différents quartiers de la ville.

« Là où il y a une volonté, il y a un chemin » disait Lénine disparu il y a 100 ans cette année.

Je conclurais chers amis, en vous adressant à tous, pour l’année 2024, pour vous, pour vos familles, pour vos proches, au nom de l’ensemble des équipes qui m’entourent, mes meilleurs vœux de Santé, d’abord, et surtout, de rencontres nouvelles, de découvertes intéressantes, de plaisirs divers et multiples, de bonheur…simplement.

Merci de votre écoute!

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