Une soirée exceptionnelle à l’occasion des vœux de la municipalité

20 janvier 2023 | Cérémonie, Culture

Samedi 14 janvier à la Salle des Sports Daniel Feite, le Maire de Mont-Saint-Martin Serge De Carli, les élus du Conseil Municipal et le Conseil Municipal des Enfants ont présenté leurs vœux pour cette nouvelle année 2023.

Un programme exceptionnel pour ces vœux puisque le groupe Carnyx en scène a interprété devant un public nombreux (plus de 400 personnes) son set musical « Jean Ferrat 10 ans déjà » : un déluge rythmé des mélodies revisitées du poète  de la chanson française. Un concert qui donnait du sens aux prises de paroles de Maëlle Moukah et Zayneb Abdellioukah qui représentaient respectivement le CME et le CMJ, et au discours de Serge De Carli que nous vous proposons de (re)découvrir ci-dessous.

Mesdames et messieurs en vos grades et qualités,
Chers Saint Martinoises, Chers Saint Martinois,
Chers amis,

2 ans !!
2 ans que nous n’avions pas organisé les vœux à la population.

Je commencerais par vous souhaiter à toutes et tous une belle année 2023 même si tout ne s’efface pas d’un coup de baguette magique.

La crise sanitaire est venue bouleverser notre quotidien, nos habitudes, notre mode de vie. Encore aujourd’hui, nous devons composer avec toutes les précautions qui s’imposent pour éviter que la santé de nombre d’entre nous ne soit affectée. Je veux saluer ici, le personnel de l’hôpital qui a été fortement mobilisé durant cette crise, et qui continue aujourd’hui, à assurer du mieux qu’il le peut les missions de santé dans un territoire qui a besoin de son hôpital.

Peu à peu nous avons repris nos habitudes et je veux vous dire le plaisir sincère que j’ai à tous vous retrouver ce soir.

Pourtant, à peine le temps de revivre presque normalement, que d’autres crises frappent à notre porte. D’abord, le retour de la guerre aux bordures de l’Europe qui rappelle que la paix est une situation fragile rapidement menacée. Dans notre ville, et plus globalement dans l’agglomération, les citoyens se sont mobilisés avec les collectivités pour, tout de suite, apporter leur soutien au peuple ukrainien que ce soit pour fournir des denrées, ou pour accueillir les familles qui fuyaient la guerre. Comme toujours, notre ville a fait preuve d’une solidarité qui, depuis toujours, est un marqueur fort des valeurs qu’elle porte.

Une crise écologique prévisible, annoncée par tous les scientifiques, rapport après rapport depuis plus de 10 ans. Les températures extrêmes de cet été, ou le redoux de cet hiver, sont autant de signaux d’une situation aujourd’hui urgente et qui impose de bifurquer dans nos habitudes pour prendre à bras le corps la question environnementale.

Une crise économique avec une inflation qui va fortement contraindre le quotidien de millions de personnes et impacter le budget des collectivités territoriales mais aussi fragiliser de nombreuses entreprises et artisans.
Une crise démocratique, enfin, avec une abstention toujours plus forte et la percée de partis d’extrême droite, partout en Europe. Les promesses, non tenues, ou les réformes successives qui impactent toujours plus fortement les plus précaires, sans jamais remettre en cause les privilèges de certains, participent à éloigner le citoyen de ses dirigeants. Nous ne pouvons plus tolérer qu’une minorité se gave, pendant que la majorité doit se contenter des miettes.

Au sortir de la guerre, dans une France exsangue, le Conseil National de la Résistance avait décidé de mesures garantissant le triptyque de notre République : la liberté, l’égalité, la fraternité. Il est regrettable, que, soumis à des règles dont on peut mesurer aujourd’hui leur caractère nuisible ! Gouvernement après Gouvernement, on détricote ce qui constitue les acquis d’une société fondée sur le progrès et sur la solidarité. Pour répondre à l’actualité, je le dis clairement, ce n’est pas du progrès de travailler plus longtemps parce qu’on vit plus longtemps. Ambroise Croizat le disait : la retraite ne doit pas être l’antichambre de la mort mais le début d’une nouvelle vie.

Dans ce contexte anxiogène, le réflexe humain pourrait être de se replier sur soi, de s’isoler. Ce serait une erreur.

Depuis le début de mon engagement électif il y a 34 ans, j’ai œuvré à favoriser le vivre ensemble, le partage, la solidarité et l’idée, qu’ensemble, nous sommes plus fort.

Forts de ces principes, nous avons transformé Mont-Saint-Martin, avec tous ceux qui m’accompagnent : que ce soit les équipes municipales ou les agents de cette ville, engagés au service de l’intérêt général. Je veux ici, toutes et tous, les remercier de leur implication, de leur sérieux, au service des saint-martinois et saint martinoises.

Evidemment, le contexte est aujourd’hui très compliqué. Nous ne sommes pas épargnés par les évènements que je décrivais précédemment. Les dépenses liées à l’augmentation des coûts de l’énergie vont tripler pour la ville et les mesures provisoires décidées ou les investissements engagés, ne permettront pas de juguler la forte hausse. J’ai eu l’occasion à plusieurs reprises d’alerter l’Etat sur le sujet. Si des dispositifs d’accompagnement ont été mis en place, je crains que ceux-ci soient insuffisants.

Dans le même temps, la forte augmentation du coût des matières premières représente, là aussi, un défi pour les collectivités. Les investissements envisagés, souvent accompagnés financièrement par des partenaires, voit la part prise en charge par la ville augmenter à due concurrence de l’inflation.

C’est un véritable mur qui se dresse pour nos finances publiques, puisque dans le même temps, le budget de la ville a été grandement contraint ces dernières années, par la perte de financements pourtant utiles aux bon fonctionnement de notre collectivité. Je pense ici à la sortie des crédits politiques de la ville, plus de 450 000 euros d’investissement, ou encore à la baisse des dotations décidées par les Gouvernement successifs.

Je veux, en revanche, saluer la mobilisation de Monsieur le Sous-Préfet que je sais très impliqué dans la vie du territoire et concerné par les difficultés que nous rencontrons. Il en a encore fait la preuve très récemment.

Mais ces difficultés sont là, et elles nous obligent à reconsidérer certaines de nos actions. Sans jamais entamer notre motivation ni notre détermination à œuvrer à la transformation de la ville, ni à renoncer aux services rendus à la population.

Ainsi, face à la mairie, le projet de résidence sénior et une crèche verrons le jour prochainement.

Nous avons travaillé depuis des années à faire émerger une maison des internes pour accueillir le personnel soignant et les récents évènements nous ont démontré combien ce projet est important dans un contexte sanitaire tendu.

Derrière le cimetière, le quartier de Gourtimont verra s’ériger un lotissement de très belle facture. Tout comme l’avenue Jaurès voit des logements supplémentaires enfin sortir de terre pour accueillir des nouveaux habitants toujours plus nombreux.

D’aucun pourrait penser que je bétonne la ville. Il faut cependant loger les plus de 10 000 habitants que va compter la ville dès cette année avec un taux de vacances de logement très faible. Nous répondons par ailleurs aux exigences de la loi climat et résilience en densifiant nos espaces déjà urbanisés.

Mais je le disais en préambule, en matière environnemental, nous ne pouvons plus nous contenter d’alerter. Il faut agir !

Nous avons été attentifs à ce que les futurs projets retenus intègrent des aménagements durables et garantissent des performances énergétiques notables. Dans le contexte que nous connaissons, ces nouveaux logements sont une opportunité d’offrir à la population des logements qui garantissent une sobriété énergétique dont on mesure qu’elle sera la norme demain.

C’est aussi en ce sens que nous avons lancé, dans le parc Brigidi, le plus grand parc public de l’agglomération avec des nouvelles fontaines à eau, un projet de maraichage qui n’a malheureusement pas eu le succès escompté. L’idée demeure néanmoins.

Je souhaite également que la ville s’implique dans des programmes de reforestation.

Enfin, avec mes collègues à l’agglomération, nous continuons à développer les mobilités douces avec des parcours cyclo qui aujourd’hui relient toutes les gares du basin transfrontalier, de Aubange à Rodange en passant par Longwy. Le programme de vélo électrique en libre service connait lui un franc succès depuis son lancement et de nouveaux vélos devraient être déployés sur le territoire.

Nous alertons, et nous agissons. C’est évidemment une préoccupation forte de la municipalité.

Je le disais il y a quelques instants : nous dépasserons cette année le seuil de 10 000 habitants.

Cela veut bien sur dire que la ville va devoir investir pour garantir les services les plus efficients à ses habitants. Et je vous le redis, Monsieur le Sous-Préfet, je compte bien sur vous pour nous permettre d’accéder à des financements nouveaux.

Des nouveaux services donc, notamment en direction de la jeunesse:
• Une nouvelle école au sein du futur collège dans un ensemble scolaire allant du CM1 à la 3ème et cofinancé avec le département de Meurthe-et-Moselle.

• Une nouvelle cantine car aujourd’hui avec 1000 enfants dans la ville, nos espaces sont saturés et il est urgent de permettre que les enfants et le personnel puissent évoluer dans des conditions correctes.

Cette cantine sera installée, en face de la future école du socle, dans l’ancienne halle Ibrahim qui va être entièrement restructurée. Dans cette même halle, nous installerons également les nouveaux locaux des clubs de sports de combat. J’ai eu l’occasion de finaliser le projet avec eux il y a quelques jours. Reste là encore à trouver les financements !

Cela n’aura échappé à personne, la ville de Mont-Saint-Martin compte aujourd’hui un champion olympique qui aura permis de mettre en lumière notre ville mondialement lors des derniers jeux olympiques. Le sport est évidemment vecteur d’émancipation et nous voulons encourager les vocations en offrant des espaces de qualité à tous les adhérents de ces sports. J’ai une pensée émue à cet instant pour notre ami Christian Jourdain qui connait de graves soucis de santé.

C’est dans cette logique d’émancipation que notre ville maintient un budget culture à enveloppe constante. Cela permettra d’encourager encore cette année les évènements qui suscitent curiosité, découverte et partage. Je pense ici par exemple, parmi tant d’autres, évidemment, à ce magnifique concert de Gospel qui a rassemblé près de 200 personnes dans la salle Aimé Césaire où nous avons inauguré cette année la Fresque réalisée par Nicolas VENZI

Ce concert était organisé conjointement avec l’agglomération dans le cadre de la délocalisation des Nancy Jazz Pulsation, un des plus vieux festivals de musique en France. Cette soirée fut l’occasion d’un merveilleux moment, gratuit et ouvert à tous. Pour les 50 ans des NJP, la ville se portera à nouveau volontaire pour co-organiser ce que je souhaite être une formidable édition et un beau moment dans l’agglomération.

Pour répondre aux besoins de cette population qui augmente, nous travaillons aussi à développer l’offre commerciale. Bien sûr, on pourra regretter que dans l’agglomération, tout le monde ne voit pas d’un bon œil ce qui constitue des opportunités pour tout un territoire.

Quand l’enseigne Primark, enseigne internationale de prêt-à-porter, qui va s’installer au sein de la galerie Auchan vient à Mont-Saint-Martin, en sachant qu’elle ne pourrait s’installer nulle part ailleurs, c’est tout un territoire qui bénéficie de cette nouvelle offre.

Quand Carbios vient à Longlaville implanter son entreprise avec un programme novateur en économie verte et circulaire, ce sont 250 millions d’euros d’investissement et des emplois pour tout un bassin durement touché par le déclin de l’industrie. Il me semble qu’il serait plus opportun, de travailler ensemble à favoriser un climat de confiance pour les investisseurs d’où qu’ils viennent plutôt que d’entraver l’essor économique du territoire. C’est en tout cas l’esprit qui m’anime à la mairie, et dans mes fonctions de Président du Grand Longwy : favoriser le développement de tout le territoire longovicien.

Mont-Saint-Martin porte depuis toujours des services, les assument seule, des services, qui pourtant ont vocation à servir tous les citoyens du Grand Longwy. C’est évidemment une charge lourde dont je souhaite que nous puissions discuter des aménagements et de la répartition prochainement dans un climat apaisé. Mais c’est aujourd’hui une fierté pour cette ville dont nous pouvons nous enorgueillir.

Nous devons être fier de notre ville et de notre territoire. C’est un espace dynamique, riche de son histoire et avec un grand potentiel qui ne demande qu’à s’exprimer.

Au cœur d’un bassin de vie transfrontalier, nous continuons à travailler à améliorer les conditions de vie des citoyens, à renforcer les services qui leur sont apportés et à garantir leur sécurité.

Sur ce dernier point, là encore, je veux souligner la mobilisation forte et sans relâche de tous sur ce sujet. J’ai eu l’occasion de rappeler la nécessité de bénéficier d’effectifs suffisants au sein du commissariat pour que les missions régaliennes puissent être assurées correctement. Je le dis avec fermeté. Mais dans le même temps je veux saluer, là encore, l’engagement de Monsieur le Sous-Préfet, et avec lui des forces de police qui œuvrent pour que l’Etat soit présent aux côtés de la ville sur ce sujet. C’est une question sur laquelle il ne faut rien lâcher de la prévention à la répression. La sécurité est un droit fondamental et c’est une priorité de la garantir pour tous dans la ville face à des problématique amplifiées par sa situation géographique.

Mais, ne nous méprenons pas. Cette situation aux 3 frontières est avant tout une formidable opportunité d’être le laboratoire de ce que pourrait être une Europe forte et unie. Je salue à cet instants nos amis des communes frontalières présents dans la salle.

C’est ainsi que depuis des mois, nous travaillons avec nos voisins belges et luxembourgeois. La coopération transfrontalière est évidemment un travail de longue haleine. Mais il nous semble primordial, aujourd’hui, de penser le développement à l’échelle de notre territoire frontalier.

Cela passe déjà par le fait de se connaitre, d’échanger, de partager des constats.

C’est ce que nous avons fait avec, des amis désormais, Pierre Mélina, bourgmestre de Pétange et François Kinard, bourgmestre d’Aubange. Un aménagement du lieu-dit « le point triple » verra le jour très prochainement cofinancé par les 3 communes belge, luxembourgeoise et française en signe de cette coopération.

C’est un point de départ mais il est essentiel.

Ces échanges ont permis par exemple, lorsque le Ministère luxembourgeois a décidé unilatéralement de la suppression d’une ligne de bus qui dessert Mont-Saint-Martin, que l’un des principaux défenseurs du rétablissement de la ligne soit …. Luxembourgeois.

Dans la tâche qui fut la nôtre, nous avons été grandement aidé par l’équipe municipale de Pétange qui est intervenue directement auprès du Ministre et je les en remercie chaleureusement. Symboliquement, c’est un épisode porteur d’avenir dans les relations futures. Pour que cette coopération soit durable, cela passera également par plus d’équité en matière fiscale avec un juste partage des richesses crées par le travail frontalier.

Je voulais conclure sur ce sujet pour vous rappeler ce que je disais en préambule. Je sais les difficultés éprouvées par tous. Je sais les craintes qui traversent la société. Je veux répondre avec vous à tout cela par l’action, par l’échange, par l’ouverture vers l’autre en portant haut nos valeurs de partage et de solidarité.

C’est le message que vous pourrez retrouver dans les paroles de ce grand chanteur qu’était Jean Ferrat et dont nous allons pouvoir écouter quelques titres dans quelques instants.

Je finirais par vous adresser à toutes et tous mes vœux les plus sincères, pour une année 2023 forte de santé, de confiance, de loyauté, d’unité, de rassemblement, de justice et de paix.

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