Hommage à Samuel Paty

2 novembre 2020 | Commémoration, Éducation, Informations

Discours prononcé par M. Patrice Marini, 1er adjoint, à l’occasion de l’hommage national à Samuel Paty, mercredi 21 octobre 2020

« Mesdames, Messieurs, chers amis,

 C’était vendredi, il était parti de chez lui le matin sûrement avec un simple au revoir.

C’était vendredi après-midi, après son dernier cours, les vacances de la Toussaint après une première période difficile mais avec le sentiment d’avoir fait à fond son métier en ayant respecté les programmes de l’enseignement moral et civique qui visent à l’acquisition d’un esprit critique permettant à chaque élève de devenir progressivement responsable de sa vie sociale et personnelle.

C’était vendredi soir à quelques pas de son collège, il a rencontré la mort.

C’était Samuel Paty

La folie d’un homme qui au nom d’une idéologie meurtrière, dévoyant une religion de paix a monstrueusement assassiné notre ami Samuel.

Nos pensées vont d’abord à la famille de Samuel Paty, à ses collègues et à ses élèves marqués à jamais

Par son acte criminel infâme, cet homme a jeté l’opprobre sur des millions de nos concitoyens qui n’aspirent qu’à vivre paisiblement leur religion au sein de notre République.

Ne nous divisons pas !

Samuel Paty voulait seulement enseigner, il voulait seulement transmettre un savoir, faire réfléchir, faire émerger la liberté de s’exprimer, faire jaillir l’esprit critique !

Samuel Paty est mort d’avoir enseigné !

A ce moment très précis, où nous voulons lui rendre hommage, parce qu’il a payé de sa vie l’aveuglement des hommes, la déshumanisation d’une société qui voit s’étioler ses repères, n’oublions jamais que Samuel a perdu la vie parce qu’il voulait que des enfants construisent la leur.

L’école c’est le lieu où on doit combattre l’ignorance, où on doit apprendre à se construire, où on doit apprendre à regarder l’autre et accepter sa différence, à comprendre que l’autre peut penser autrement, que l’autre peut croire ou ne pas croire…C’est la laïcité.

Rien n’est négociable !

Mais l’école à elle seule ne peut pas tout faire. Nous, parents, citoyens, élus, nous sommes responsables des lendemains qui arrivent, nous sommes responsables de la société dans laquelle nous vivons.

La sécurité passe par une politique permettant d’assécher le terreau auquel s’alimentent l’intégrisme et le terrorisme.

Répondre à la hauteur de ce crime, c’est surtout engager une politique de justice sociale et d’égalité réelle entre les citoyens de développement des services publics et de perspectives d’emplois pour la jeunesse.

Les enseignants doivent pouvoir bénéficier d’un salaire digne de leur responsabilité, d’une formation de qualité adaptée aux nouvelles missions qu’ils ont  à accomplir et ils doivent être soutenus par leur hiérarchie face à toutes les entreprises obscurantistes.

Les valeurs républicaines ne sont pas négociables parce qu’elles sont le socle de notre avenir. Nous sommes les gardiens de demain pour que nos enfants puissent jouir de toutes les libertés.

Voltaire disait :

« Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrais pour que ayez le droit de le dire »

Car il y a des combats collectifs qui priment sur les volontés individuelles.

J’invite aussi chacun d’entre vous à réfléchir sur le rôle des réseaux sociaux dans cet assassinat, sur la manière dont Samuel Paty a été livré à la vindicte populaire.

Les moyens doivent être donnés aux pouvoirs publics, au renseignement, à la Police et à la justice pour déjouer ces campagnes haineuses.

Je suis professeur

Je suis Samuel Paty

Dans chaque enseignant, il y aura désormais la mémoire de Samuel Paty et la volonté indéfectible qui animera chacun à faire découvrir, à faire réfléchir, à apprendre à apprendre.

Notre devise sur le fronton de nos mairies « Liberté, Egalité, Fraternité » ne doit pas rester de vains mots. Chaque jour, nous devons la mettre en œuvre.

Notre République est contestée, elle est fragilisée par cet acte odieux.

Alors, ensemble battons-nous pour préserver notre République, Rendons hommage à Samuel Paty, ce Hussard de la République, mort d’avoir voulu être libre de penser.

Je vous propose de poursuivre cet hommage en observant une minute de silence.

Merci d’être venus en cet fin d’après-midi rendre hommage à Samuel Paty »

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