1er mai : Rassemblement de l’intersyndicale au parc municipal Frédéric Brigidi

1 mai 2023 | Informations

Ce lundi 1er mai, l’intersyndicale du Pays-Haut a organisé un rassemblement avec des rencontres, des spectacles et de la restauration au parc municipal Frédéric Brigidi et à l’espace Aimé Césaire mis à disposition par la ville.

Le maire de la commune Serge De Carli a été invité à prendre la parole, suivi par les allocutions des syndicats puis d’un apéritif offert par la Ville :

« Bonjour à chacune et à chacun d’entre vous,

Avec la municipalité de Mont-Saint-Martin, avec mes collègues élus, avec la population de cette commune, avec le syndicat CGT des agents de la ville et son responsable, Olivier Mazet, je suis très heureux de vous accueillir, ici, dans le parc municipal Frédéric Brigidi, en compagnie de Jean-Baptiste Clément, journaliste, syndicaliste, communard, et père du « Temps des cerises », accompagné d’Aimé Césaire, poète de la négritude, député, et maire de Fort de France, durant cinquante ans.

Bienvenue donc, à vous toutes et à vous tous !

En ce 1er mai 2023, avec vous, les forces syndicales du territoire, rassemblées dans votre diversité, dans vos différences, mais aussi, et surtout, dans votre unité face à l’adversité, je veux saluer le caractère exceptionnel du moment que nous allons, ensemble, partager.

Un moment de combat, bien sûr, mais aussi un moment d’amitié, un moment de fraternité, un moment de solidarité et de fête.

Ce 1er mai, en effet, voit, au plan local comme au plan national, se confirmer, dans la durée, l’unité et la force de l’intersyndicale engagée depuis des mois, de manière responsable et digne, contre un projet de réforme des retraites inique.

Oui ! L’unité de tous les syndicats, qui se manifeste en ce 1er mai 2023, est un évènement remarqué de tous, comme un fait social majeur, jamais connu depuis plus de 50 ans, depuis la Libération.

Et cela doit tous nous réjouir, car c’est source d’espoir, car c’est source de courage renouvelé pour demain !

« Les loups ououh !
Les loups ont regardé vers Paris
Les loups ont regardé vers Paris
Oh, tu peux rire, charmante Elvire
Les loups regardent vers Paris »

A ce stade de mon propos, j’emprunte les paroles d’une chanson bien connue, chantée par un artiste non moins connu, Serge Reggiani.

Serge Reggiani, fils d’immigré, petit-fils d’étranger, mais qui fut salué, aimé, applaudi, parce qu’en France, on accueille les talents.

Pourtant, aujourd’hui, ils sont nombreux, en France, comme Serge Reggiani, fille ou fils d’immigré, petit-fils d’étranger, à faire montre de talent dans leur métier sans être, ni salués, ni applaudis…

Mont-Saint-Martin, ville populaire, ville aux 3 frontières, ville belle, rebelle et solidaire, comme nous aimons à la qualifier, Mont-Saint-Martin, terre d’accueil et de brassage, voit, depuis longtemps déjà, des hommes et des femmes venus d’ailleurs, d’un peu partout à travers le monde, vivre simplement ensemble, en paix, en harmonie.

Les rues, les places, les lieux publics de cette collectivité résonnent fièrement de noms d’hommes et de femmes, modestes, humbles, célèbres ou non, qui ont cette particularité commune de s’engager sous diverses manières et, ainsi, de montrer le chemin, le seul chemin à emprunter pour défendre les valeurs d’humanité, d’écoute, de partage, de respect de l’autre afin de construire cette société juste, libre et équitable que mérite chacune et chacun.

Frédéric Brigidi bien sûr, Maurice Kriegel-Valrimont, Stéphane Hessel, Nelson Mandela, Aimé Césaire, Jean Baptiste Clément, Louise Michel, Danièle Casanova, Jean Jaurès, mais aussi Amilcar Zannoni, Toni Polotti, Aurore Pica, Ladislas Mendyk, Edmond Mignon, Monique Miconi, Mohamed Rachek et tant d’autres encore…

Le talent des mains, de la volonté et du courage, c’est le talent des gens de peu, de très peu, de celles et ceux qui, toutes ces dernières années, ont été trop souvent oubliés, voire méprisés.

Depuis mars 2020, voici un peu plus de 3 ans, les crises se succèdent, crise sanitaire de la Covid-19 avec sa gestion calamiteuse, crise économique et sociale, puis guerre en Ukraine…. Tout ceci menant à un contexte ambiant anxiogène et, conséquemment, à un manque criant de perspective de progrès pour le plus grand nombre.

Alors que l’inflation flambe, alors que le prix des carburants n’a jamais atteint de tels sommets, alors même que, simplement, se nourrir devient un souci quotidien pour de nombreuses familles au regard des coûts prohibitifs des produits alimentaires, Greenpeace révèle les profits exorbitants, et insultants, face à la réalité sociale du pays, de compagnies pétrolières telles que Total Energies, ceci depuis le début du conflit ukrainien, et se chiffrant en milliards d’euros de bénéfices !

Sur le plan de nos institutions, l’actualité parle d’elle-même, jour après jour. Ici, on annonce l’interdiction d’objets favorisant le bruit, là, on tait la réalité des déplacements de personnalités officielles, ailleurs, on décrète, par arrêté préfectoral, le caractère illicite de simples sifflets ou, encore, de cartons rouges… On pourrait en rire ou…en pleurer ?

Vraiment, la République est tombée bien bas !

Tout ceci révèle, en tout cas, la verticalité, conjuguée à la surdité, mais aussi à la violence, d’un pouvoir présidentiel qui glisse désormais vers l’autocratie assumée, un pouvoir qui, au travers des décisions affolées qu’il prend, avoue sa faiblesse et son incapacité à conduire le pays au consensus et à l’apaisement.

Oui, décidément, la 5ème République a vécu, elle qui est née voici 65 ans, selon la volonté du Général De Gaulle, elle a, aujourd’hui, le droit à la retraite pour permettre, enfin, l’émergence d’une 6ème République !

Nous le constatons avec effarement : la violence sociale, les réponses faites à coup de flash ball dans la rue, à coup de 49-3 à l’assemblée nationale, la casse organisée des acquis sociaux imposée par la pensée économique unique, la mise à mal de nos services publics, Santé, Education, Poste, Transports, délite peu à peu la cohésion du pays légitimant, par ailleurs, certains obsessions identitaires et xénophobes de l’extrême droite.

Alors, oui, plus que jamais, chacun jouant son rôle, dans l’indépendance et le respect que nous nous devons, les syndicats sur le plan de l’action sociale, les politiques sur l’aspect du soutien aux décisions prises avec le monde du travail, ce premier mai 2023 peut et doit constituer une première étape d’un puissant mouvement de la société.

Ainsi, ensemble, nous pourrons faire avancer concrètement les questions de revalorisation salariale, les questions de défense et de promotion des services publics, de défense et d’amélioration de notre modèle social, d’engagement d’une transition écologique qui soit à la hauteur des enjeux créés par le dérèglement climatique.

Ainsi, ensemble, résolument, nous pourrons combattre toutes celles et tous ceux qui développent sournoisement des idées de haine.

Pour conclure, en ce lundi 1er mai 2023, journée internationale des travailleuses et des travailleurs, je voudrais vous lire un extrait du Journal de Zlata.

Elle a écrit :

« Notre cave est laide, toute noire, et elle pue. […] Nous avons entendu des obus exploser, des tirs, ça grondait au-dessus de nous. On a même entendu des avions. A un moment, j’ai compris que cette horrible cave était notre seule chance d’avoir la vie sauve. J’ai même commencé à la trouver chaude et belle. ».

C’est daté du 2 mai 1992.

Zlata avait 13 ans, elle vivait à Sarajevo. Il y a 30 ans la guerre frappait déjà notre continent. Aujourd’hui, il y a une petite Klara, quelque part en Ukraine, qui écrit la même réalité. Aujourd’hui, il y a une petite Uri au Yémen, une petite Donya en Afghanistan, une petite Amena en Syrie…

A tous ces peuples amis en souffrance, réaffirmons, en cette journée symbolique du 1er mai, notre solidarité, et notre soutien fraternel, mais surtout, comme nous savons le faire historiquement, depuis déjà fort longtemps, dans ce Pays-Haut, accueillons-les avec une égale dignité lorsqu’ils sont obligés de fuir leur pays.

Si, dans la chanson de Serge Reggiani, les loups sont entrés dans Paris, ce n’est que :

« Jusqu’à c’que les hommes aient retrouvé
Dans ce foutu pays de France
L’amour et la fraternité… alors
Les loups ououh !
Les loups sont sortis de Paris »

Alors chers amis rassemblés ici, oui, il est temps, oui, il est grand temps de s’armer d’amour et de fraternité pour faire sortir tous les loups de ce beau pays de France, le pays des droits de l’homme.

Et que vive le 1er mai ! »

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