Cérémonie de remise de l’insigne de Chevalier de l’Ordre National du Mérite

9 avril 2024 | Cérémonie, Commémoration

Samedi 6 avril, à l’espace Aimé Césaire, Françoise Souliman, préfet de Meurthe-et-Moselle a agrafé l’insigne de Chevalier dans l’Ordre national du mérite au revers de la veste de Serge De Carli : « Monsieur le maire, vous vous êtes rendu digne de l’ordre national du Mérite, parce que tous les jours, au quotidien, votre action a été guidée par l’esprit de ce qui a précisément pu motiver le Général de Gaulle à créer cette distinction en 1963. L’ordre national du Mérite avait pour objet de « récompenser et honorer les services émérites rendus à la Nation ». Ces services rendus à la Nation, vous les avez rendus dans vos classes, dans vos écoles, dans votre mairie et dans votre commune. Mais aussi et surtout, le service que vous avez rendu à la Nation, c’est celui d’avoir servi de modèle et d’exemple à toutes les personnes qui ont croisé votre chemin. La probité avec laquelle vous avez travaillé, en gardant toujours ce souci de justice et d’équité, fait de vous quelqu’un d’éminemment respectable ».

Un moment solennel lors d’une cérémonie pilotée par Patrice Marini et accompagnée par le chœur d’hommes de Lorraine « Les Voix de l’Est ». Aux côtés du sous-préfet du Val de Briey Richard-Daniel Boisson, d’Annie Silvestri, vice-présidente du Conseil Départemental et Chaynesse Khirouni, présidente du Conseil Départemental de Meurthe-et-Moselle, et de Maëlle Moukah, Maire du Conseil Municipal des Enfants. En présence de la famille, des proches et des collaborateurs du récipiendaire. Serge De Carli, retraité de l’Education National où il a été instituteur puis directeur, tiendra un discours Républicain emprunt de modestie et de reconnaissance.

 

Serge De Carli
Discours du 6 avril 2024
Cérémonie de remise de l’insigne de Chevalier de l’Ordre National du Mérite

« Madame Le Préfet,
Monsieur le Sous-Préfet,
Madame la Présidente du Conseil Départemental, ma chère Chaynesse,
Madame le Consul Général d’Italie basée à Metz,
Madame la Députée, ma chère Martine,
Mesdames les Sénatrices, ma chère Silvana, ma chère Véronique,
Monsieur le conseiller régional et adjoint au maire de Nancy, mon cher Bora, Madame la Vice-Présidente du Conseil Départemental, ma chère Annie, Mesdames et Messieurs les membres du Conseil Départemental, ma chère Monique, ma chère Audrey, mon cher André, mon cher Bernard, également président du SDIS,
Monsieur le Conseiller Général des Italiens à l’Etranger, mon cher Salvatore, Monsieur l’adjoint au DASEN de Meurthe et Moselle, mon cher Philippe, Mesdames et Messieurs les Maires, chers collègues,
Monsieur le 1er Adjoint, mon cher Patrice,
Mesdames et Messieurs, représentant les corps constitués, police, gendarmerie, pompiers,
Mesdames et Messieurs les acteurs du monde économique, du monde associatif, sportif, culturel, un coucou particulier à mes proches, à ma famille, à mes parents, à Martine, à mes enfants, chers collègues de la ville, de l’agglomération, chers amis en vos grades et qualités,
Merci pour l’honneur que vous me faites…
Redoutable et stimulant plaisir que celui d’avoir à m’adresser à vous, ce matin, en respectant les règles de ce doux et périlleux exercice : remercier en essayant de n’oublier personne, ce qui bien sûr, est impossible ; fuir les généralités ennuyeuses et assommantes, ce qui n’est pas gagné d’avance, parler un peu de soi mais pas seulement, ce qui, même à petite dose, reste, somme toute, un sujet de faible intérêt. Et surtout, être bref, ce qui, pour ceux qui me connaissent bien, n’est pas une de mes vertus cardinales…
Il va pourtant bien falloir m’y essayer.

Il me faut d’abord vous remercier, Madame le Préfet de Meurthe-et-Moselle, vous, qui, au nom du ministre, et au nom de la République, m’avez remis l’insigne de chevalier de l’ordre national du mérite, vous qui avez accepté d’être ma marraine et d’officier, ici, dans cet espace Aimé Césaire à Mont-Saint-Martin, à 125 km de Nancy et de la préfecture. Un grand et sincère merci !
Merci, Madame la Présidente du Conseil Départemental, ma chère Chaynesse, d’être là, à mes côtés…cela me touche beaucoup.
Merci affectueux, également, à toi, Annie, à toi, Patrice…Votre présence, vos messages me sont précieux.
Cette reconnaissance publique que j’ai reçue, en novembre 2023, par décret du Président de la République, j’en suis naturellement heureux.
Aussi, j’ai voulu partager cet honneur avec vous tous, venus en nombre, ce qui me touche, puisque c’est bien, d’abord, en tant que maire que j’ai reçu cette distinction.
En septembre 1979, j’avais 19 ans, après 2 années de formation à l’Ecole Normale de Maxéville, je découvrais le Pays-Haut et son ciel nocturne rougeoyant des reflets des coulées de fonte des usines sidérurgiques…un spectacle impressionnant, pour moi, qui avais délibérément choisi cette terre industrielle afin d’être certain de me retrouver titulaire d’une classe à l’année.
Ce fut le cas.
Parallèlement à cette carrière d’instituteur qui démarrait, je m’impliquais pleinement dans la vie sociale, syndicale et politique du territoire, en plein combat pour le maintien de l’emploi avec le slogan célèbre « Vivre, Étudier et Travailler à Longwy » et la chanson étendard des sidérurgistes, « Le chiffon rouge » qui retentissait dans les manifestations et sur les ondes de la radio libre, et interdite à l’époque, LCA, Lorraine Cœur d’Acier.
J’évoque cette période rude, mais tellement empreinte d’humanité, car elle est, sans doute, à l’origine de mon attachement à cette terre et de mon enracinement ici…
En effet, j’ai découvert, dans ce Pays-Haut, des hommes et des femmes rudes, au caractère bien trempé, mais forts de valeurs essentielles et rares, la générosité, la solidarité, la fraternité, le respect d’autrui, la bienveillance et le combat contre toutes les injustices.
Ainsi, Mont-Saint-Martin m’offrait la chance de rencontrer deux personnes qui, indéniablement, ont joué un rôle certain sur mon atterrissage dans cette commune.
Ils sont entrés définitivement dans mon histoire personnelle…
Il s’agit d’un couple dans la vie, l’un était maire PCF de cette ville, depuis 1977, l’autre était directrice d’école d’application sur le quartier du Val-Saint-Martin, et formatrice d’enseignants, Frédéric, Frédo, et Jacqueline Brigidi, pour laquelle j’ai une pensée chargée d’affection, elle qui se bat avec courage contre la maladie.
Avec eux, se présentait alors, à moi, de manière inattendue, une alchimie forte d’avenir…
La politique et l’école, la politique au service de l’école…
Cette combinaison, qui aide à l’émancipation, à la conquête du bonheur, m’a séduit tout naturellement…
En mars 1989, à la demande du maire, je faisais mon entrée au conseil municipal, au poste de 9ème, puis, très vite, de 8ème adjoint au maire, durant 3 ans, puis, à partir du 10 juillet 1992, de 1re adjoint au maire, ceci jusqu’au 20 juin 2004.
A cette date, Frédéric Brigidi, après 27 ans de mandat, me transmit le relais à la fonction de maire…Il y aura 20 ans dans quelques semaines !
Être maire de Mont-Saint-Martin est une responsabilité, lourde, parfois, une charge, diront certains, mais, pour moi, c’est une vraie fierté.
Être maire, c’est faire, c’est agir.
Depuis 1977, sous la responsabilité de 2 maires, 8 équipes municipales, riches d’hommes et de femmes, militants de la vie, soucieux d’agir au bénéfice de la population, se sont succédé avec, comme feuille de route, sans cesse renouvelée, « Faire Ville Ensemble », en abattant les murs pour construire des ponts, l’affaire World Land, et l’expropriation d’un spéculateur en col blanc, M. Eugène Allain, avec le soutien du préfet Érignac, au début des années 2000, en témoignent.
Ce parc municipal « Frédéric Brigidi », sur lequel est implanté cet espace « Aimé Césaire », en est aussi la preuve…12 hectares et demi, en plein cœur de ville, poumon vert propice à la rencontre, à la promenade, à la fête, fruit de notre politique urbaine, qui agit tel un trait d’union entre les différents quartiers constitutifs de la commune.
En 47 ans, presque un demi-siècle, celles et ceux qui connaissent l’histoire locale, peuvent l’attester, le travail consenti a été immense. Les résultats sont visibles.
Mont-Saint-Martin a profondément évolué, Mont-Saint-Martin s’est profondément transformée pour devenir la ville qu’elle est, une ville structurée, porteuse de nombreux services, valorisant toujours, dans ses choix politiques et budgétaires, l’Education, la Culture, le Sport, les Solidarités…
Oui, j’aime Mont-Saint-Martin, j’aime cette ville belle, rebelle et solidaire, comme nous aimons à la nommer…
Mont-Saint-Martin, ville Monde, Mont-Saint-Martin, ville École, Mont-Saint-Martin, ville Laboratoire, Mont-Saint-Martin, ville terre d’humanité…Mont-Saint-Martin, ville généreuse et attachante qui ne peut vous laisser indifférent…

Madame le Préfet, on se connaît un peu, désormais…
Vous le savez, je crois en la République, je crois en ses valeurs, en sa capacité à aider à la construction citoyenne, je crois en son École laïque, outil d’émancipation pour la jeunesse.
Je suis un républicain fervent, issu d’une famille modeste, liée à l’immigration italienne et au combat, jamais démenti, contre le fascisme.
Communiste, républicain, instituteur, je suis le produit d’une histoire aux multiples facettes qui fait de moi l’homme politique que je suis aujourd’hui.
Un homme politique, inflexible sur ses valeurs, mais préférant, toujours, le compromis, à la compromission, dans le plus large rassemblement possible, au détriment de la division qui éloigne les citoyens les uns des autres…Ma pratique politique, dans la commune, mais aussi à l’échelle de l’agglomération, ou encore du département de Meurthe-et-Moselle, en est la démonstration.
Alors, lorsque je lis sur le Journal Officiel… “Nommé au grade de chevalier de l’Ordre national du Mérite”… oui, je suis à la fois ému, ébranlé, mais fier. A cet instant, mes premières pensées vont à ma famille, en particulier, à mes grands-parents, aujourd’hui disparus, et à mes parents…eux qui m’ont laissé, en héritage, le sens de l’engagement dans l’existence. Voilà.
L’ordre national du mérite, c’est sa définition, a pour vocation de récompenser et d’honorer des « mérites éminents » qui sont le résultat d’un engagement personnel au service de l’intérêt général.
Cette médaille me conduit donc, ce samedi matin, en ce début de printemps 2024, devant vous.
Ce dont je suis sûr, c’est que chacun d’entre vous y a, en partie, contribué.
Je profite donc de ce moment si particulier pour, tous, vous remercier : amis, famille, proches, collaborateurs et partenaires.
Je reste aussi persuadé que mon investissement personnel n’a finalement de sens, de valeur, qu’à travers l’œuvre quotidienne de l’ensemble des acteurs engagés dans l’action publique.
En ces temps où les vents sont souvent contraires, où notre action quotidienne devient, de ce fait, si complexe, j’ai choisi de profiter de cette tribune qui m’est offerte, aujourd’hui, pour sortir, un instant, les fonctionnaires territoriaux, mais aussi les élus locaux, de la situation parfois ressentie comme ingrate dans laquelle ils sont placés, et de partager, avec eux, cet hommage qui m’est fait aujourd’hui.
Car aujourd’hui n’est pas mon jour.
C’est celui de tous ceux qui donnent en se donnant, ces rafistoleurs de déchirure humaine, ces briseurs de solitude, ces tisseurs du droit commun, ces créateurs de possibles, ces combattants de la misère, ces agitateurs de certitude, ces révoltés de l’indifférence, ces pourfendeurs de préjugés, ces citoyens engagés de notre fraternité républicaine ; en fait, et même s’ils s’en défendent âprement, ces faiseurs de bonheur !
Les métiers des collectivités locales, des communes, elles qui assument les missions de service public, sont difficiles et les agents territoriaux, particulièrement ceux au contact du public, au CCAS, à l’Etat Civil, à l’Epicerie Sociale, au Pôle Education, au centre de loisirs, aux secrétariats, aux services techniques, ces agents qui côtoient quotidiennement tant de souffrance, ont bien du mérite !
Je reçois donc cette médaille comme celle qui revient naturellement à tous ces invisibles au rôle de proximité si important comme aux élus qui ne comptent ni leur temps, ni leur énergie, au service de nos populations.
Aider, accompagner, soutenir la commune, dans la République, constitue, à n’en pas douter, un investissement incontournable de notre société au service de ses citoyens, au service de sa cohésion, de sa paix, de son avenir durable !
A cet instant de mon propos, je réitère mes remerciements à l’ensemble des équipes qui m’entourent, à mes collègues élus, dont je loue la loyauté et la fidélité, à toi, en particulier, Patrice, qui m’accompagne depuis des décennies, mais aussi à tous les agents territoriaux, dans la diversité de leurs métiers, car, je le répète, c’est bien notre engagement pluriel et la qualité reconnue de notre travail commun qui sont distingués, aujourd’hui, à travers moi.
Je leur dis aussi combien ils sont précieux pour moi, chaque jour qui passe, à la ville, à l’agglomération, au conseil départemental.
J’en profite pour remercier également toutes les personnes qui n’ont pu être présentes et qui se sont excusées, souvent, avec des petits mots d’affection, d’empathie, de bienveillance, qui m’ont particulièrement touché.
Je m’autoriserai enfin, elle va m’en vouloir, c’est certain, une parenthèse plus personnelle, en associant Martine à mes remerciements.
C’est probablement la seule, ici, qui connait véritablement le revers de cette médaille.
Et donc, c’est à elle que revient, assurément, le plus difficile des mérites:
Sans sa compréhension complice devant mes horaires à rallonge, devant mes absences, sans son attention permanente pour que mon allure corresponde au mieux à ma fonction, sur le plan vestimentaire, sans son dévouement quotidien, sans son soutien attentionné, et indéfectible, sans son amour qui m’est chaque jour, et depuis bientôt 40 ans, si précieux, je ne serai pas le même homme et il n’y aurait probablement pas eu de médaille à décerner !
Je n’oublie évidemment pas ma famille, mes parents, mes frères et mes enfants.
J’avoue à Florian, à Marion, à Justine et Emilien, mais aussi à mes deux magnifiques petites-filles, Louise et Zélie, combien, avec Martine, pour moi, vous êtes un refuge, mais aussi un pôle de stabilité indispensables pour me permettre d’avancer dans la vie et, ainsi, de relever les défis qui se présentent parfois.
J’attends d’ailleurs, impatiemment, les deux semaines de bonheur à partager, tous ensemble, sur la côte atlantique, en août prochain.
En fait, je crois que nous sommes, ici, nombreux à mériter d’être mis en valeur, parce que nous parcourons le chemin complexe de la vie avec bienveillance, parce que nous consacrons une part de notre existence au service d’autrui, parce qu’en donnant et en se donnant, nous influençons, dans le sens du progrès, le cours des choses !
Merci donc à vous tous pour ce que vous faites, mais aussi, et surtout, pour ce que vous êtes.
Je vous remercie enfin d’être venus si nombreux vivre, avec moi, ce moment si particulier.
Votre compagnie bienveillante offre à cette cérémonie protocolaire, un écrin d’émotion rare que je n’oublierai pas.
Une médaille engage celle, ou celui, qui la porte et croyez bien que celle qu’Annie Silvestri et moi-même arborons, ensemble, devant vous, est le fruit d’un engagement commun, l’engagement tenace de travailler pour une société plus juste, une société plus fraternelle, une société plus inclusive qui se décline au quotidien par la mise en acte d’une ambition solidaire partagée : la République des territoires au travers des communes, des départements, des intercommunalités, notamment…
Pour conclure, je veux vous dire, à toutes et à tous, ma sincère reconnaissance.
En effet, grâce à vous, rassemblés dans cet espace « Aimé Césaire », je peux affirmer que je puise, ici, toute la force et toute l’envie de bien faire, toute la force et toute l’envie d’aller plus loin, toute la force et toute l’envie d’être constructif, toute la force et toute l’envie de participer à améliorer encore les choses, au risque de serrer les dents, parfois.
Le chantier est encore vaste. J’en suis convaincu.
Il nous faut donc garder le cap !
Personnellement, j’y suis résolument prêt, pour aujourd’hui comme pour demain…
Un grand merci à vous tous ! »

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